L'Empire Contre-attaque!
(Traduction du Groupe de travail Azawakh allemand)

Nous nous réjouissons de l'important résultat de notre travail: A l'encontre de son habitude, le club du SLAG en la personne de l'un de ses dirigeant, a réagit ouvertement à l'attention des amis des Azawakhs du monde entier (voir ci-dessous le commentaire de Monsieur René Morineau). Le Groupe de travail Azawakh participe volontiers à cette discussion ouverte. La réponse du Groupe ainsi que le commentaire que Hermann Bürk, éminent Cynologue, Juge et responsable de longue date de la section d'élevage de la DWZRV a souhaité nous transmettre, figurent en-dessous.


Bulletin trimestriel du SLAG, Octobre 2005

WWW.ARBEITSKREIS-AZAWAKH.COM

Un nouveau site internet sur l'Azawakh est né. Jusqu'à ce jour il était reste confidentiel. Une dizaine d'éleveurs et propriétaires ont été contactés en France afin d'adhérer à un groupe de travail. Le Slag soucieux de transmettre l'information, n'ayant rien a cacher sur les décisions qu'il prend a décidé de publier ce texte afin que chaque adhérent puisse se faire une opinion sur les revendications exprimées par ces personnes.
Il me parait normal d'avoir des idées sur l'avenir de la race et d'être en désaccord avec les décisions prises. Ceci me semble légitime et intéressant si les propositions qui sont faites vont dans le bon sens.
Il est cependant regrettable que pour faire valoir ses arguments on utilise des procédés qui n'ont rien à voir avec la réalité des choses.
Affirmer que le SLAG a agi en vue d'une interprétation plus étroite et même renforcée du standard actuel relève du mensonge ou d'une méconnaissance de celui-ci et des décisions qui ont été prises. Si le standard était très limitatif sur le blanc, le SLAG a multiplié par 5 voir 10 ces limites. J'aimerai que quelqu'un me fasse la démonstration inverse.
Nous avons également décidé d'accepter à titre exceptionnel des sujets qui ne possèdent pas le minimum de blanc, comme il est défini dans le standard. Jusqu'à ce jour ces lévriers étaient pénalisés étant donné que l'absence de blanc était considérée comme un défaut éliminatoire.
Cette décision serait-elle également restrictive pour l'avenir de la race? Il semblerait que oui car elle est passée sous silence.
Vouloir imposer d'autres couleurs à l'Azawakh en choisissant comme argumentation que la distribution des couleurs n'a aucune influence sur la santé et les activités des animaux ne semble pas être des plus convaincante. La «coloromania» serait-elle à la mode? Pourquoi s'intéresser à des couleurs marginales qui ne représentent que 10% de la population recensée? quitte à introduire des sujets croisés (cf sujet couleur lilas dont la photo a été publiée dans le bulletin n°55. Ce chien possède des ergots aux postérieurs!) Vouloir plus de blanc, reconnaître de nouvelles couleurs, une telle décision ne peut être considérée comme une réforme raisonnable du standard, mais une remise en question totale de celui-ci.
Il me parait nécessaire de réfléchir avant d'adhérer à ces idées afin d'éviter toute manipulation, le but premier étant de contester les décisions prises par le SLAG, celles-ci étant, par ailleurs, relayées et approuvées outre Rhin par la DWZRV, l'association allemande des éleveurs et des courses de lévriers. Lorsqu'on prend des décisions, on ne peut satisfaire tout le monde et l'on s'attire toutes sortes de critiques qu'elles soient justifiées ou non. Faut-il abdiquer ou se battre en vue de sauvegarder la race, la question se pose à ce jour ?
C'est à vous éleveurs et propriétaires d'azawakh qui avant tout êtes fascinés par cette race, de faire le choix qui s'impose.
Pour information, lors des missions ABIS de 1996, 1997 et 2000 un recensement sur les couleurs a été fait sur 582 chiens.

Ces couleurs sont conformes au standard

Ces couleurs ne sont pas conformes au standard et représentent 6,73% de la population recensée.
Vouloir faire croire que ces 6,73% sont cruciaux pour l'avenir de la race ne peut-être considéré comme une argumentation valable. Il me semble que derrière cette agitation il y a surtout une envie pour certains de prendre le pouvoir afin d'imposer leurs idées qui risquent de détruire la race.
Apposer une signature sur un papier n'est pas un acte anodin, elle engage la personne en son âme et conscience a assurer la préservation de la race et ne devrait en aucun cas satisfaire des intérêts personnels
La revendication première est d'obtenir plus de blanc voir d'aller jusqu'au pie et est également prévu dans le projet d'introduire de nouvelles couleurs: noir, marron (chocolat), bleu, beige ivoire, argenté platine, des bringeures noires, bleues, marrons ou beiges.
Tout ceci est pour l'instant, mis au second plan, le cheval de bataille étant momentanément le blanc afin de mieux cibler les personnes susceptibles d'apporter leur signature, ce qui d'ailleurs a été fait en France. Le tou,. en toute démocratie et donc dans une transparence admirable!!

René MORINEAU

NB : Je suis heureux de constater que ma proposition de groupe de travail faite à la NE 2004 a trouvé un écho!
A terme, faudra-t-il aussi modifier le standard en introduisant les ergots, dés que certains éleveurs auront réussi à pérenniser ces accessoires qui, comme le blanc, ne nuiraient pas à la santé des chiens ?

JL Ainardi.

le 15 décembre 2005, réponse du groupe de travail Azawakh allemand Arbeitskreis-Azawakh.com

Le SLAG et le Groupe de travail Azawakh
Merci bien, Monsieur Morineau!

Les opinions de Monsieur Morineau sur les buts poursuivis par le groupe de travail Azawakh méritent toute notre attention. Pourquoi?

1- La reconnaissance du fait que la race dans son territoire d'origine existe dans un large éventail de couleurs de robe, de marques et de distributions de couleurs représente un véritable progrès cynologique dans les rangs des dirigeants du SLAG. Il en ressort de cela que Monsieur Morineau souligne que la commission des lévriers au sein de la Société Centrale Canine (SCC) française ne connais en fait pas très bien les Azawakhs. Car c'est à son initiative qu'en avril 2005 André Verlet a notamment instruit le Président du VDH, Uwe Fischer, comme suit: ''Dans son pays c'est un chien quasiment unicolore à l'exception du bas des pattes (balzanes) et du bout de la queue... Le blanc trop envahissant fait que le chien ne ressemble plus à ses congénères...'' (citation de Madame Wilfriede Schwerm-Hahne dans le numéro 5/2005 de la revue '' Unsere Windhunde'' (Nos Lévriers). Cette argumentation contre la réforme du standard de l'Azawakh devrait donc maintenant être balayée de la table.

2- Monsieur Morineau se réfère avec fierté aux nombreuses interprétations et modifications que le SLAG a mis en avant au sujet des limitations de couleurs du standard. Et on apprend par lui que ''les décisions prises par le SLAG... ont été relayées et approuvées outre Rhin par l'association allemande des éleveurs et des courses de lévriers (DWZRV)''. Le SLAG devra accepter, au cours des discussions à venir sur les réformes, de se départir de la compétence de son organisation dans l'interprétation formelle du standard. Le maître du standard est la Fédération Cynologique Internationale (FCI) et son représentant du pays pour l'application du standard n'est pas non plus le SLAG mais bien plutôt la SCC française. Sans la bénédiction formelle de la Commission des Standards de la FCI, les ''décisions'' du SLAG sur l'interprétation du contenu du standard ne sont que des expressions d'opinions indicatives. Ces opinions doivent être examinées par des instances cynologiques compétentes. A ce sujet, on notera les commentaires suivant de Monsieur Hermann Bürk.

3- René Morineau n'a pas réussi à comprendre les deux motifs principaux du groupe de travail, notamment:
- Premièrement qu'il n'y a aucune raison de marquer d'une croix rouge les Azawakhs élevés en Europe sous prétexte qu'ils affichent des traits ''à proscrire'' que l'on retrouve au sein de la race dans ses aires d'origine: la variété de couleurs de robes et de marques.
- Dernièrement, et le plus important, est que l'exclusion de variations naturelles de couleurs est non seulement cynologiquement une absurdité mais aussi réduit encore plus la variabilité génétique disponible au sein de la population de la race qui est déjà de toutes les façons génétiquement très précaire.
Ceci doit être évité grâce à la réforme souhaitée par le groupe de travail dans l'intérêt de la survie à long terme de la race en Europe.

L'abandon de prescriptions en matières de couleurs et de marques n'empêchera personne de poursuivre dans l'avenir, qu'il soit éleveur, propriétaire ou exposant, la recherche de l'image ou du type particulier qu'il préfère. Toutefois, Monsieur Morineau et le SLAG n'auraient plus la possibilité d'imposer aux éleveurs et aux juges leurs visions respectives d'interprétation du standard. La peur de cette perte de pouvoir amène Monsieur Morineau à supposer que derrière une réforme du standard ''il y a le souhait de certaines personnes de prendre le pouvoir''. C'est tout le contraire: ''l'exercice du pouvoir'' usurpé et ignorant des réalités doit être démantelé dans l'intérêt de la chose - et c'est bien ainsi.

Quelques remarques à l'intention de René Morineau
Par Hermann Bürk
(Juge FCI depuis 1982, Juge de travail, responsable de la section élevage de la DWZRV de 1996 à 2005, propriétaire et ancien éleveur de Saluki et d'Azawakh)


Monsieur Morineau se réfère aux nombreuses activités du SLAG concernant les marques blanches de l'Azawakh. Selon lui, on aurait dans le passé changé les limites décrites dans le standard ''cinq et peut-être dix fois''. Ce va-et-vient, que Monsieur Morineau apparemment considère comme une amélioration pour la race, démontre un haut degré d'insécurité cynologique et un manque de connaissance de la génétique. A ce propos, il faut noter que les interprétations du standard par le SLAG ne sont pas des directives. Le standard doit bien sûr être considéré comme un modèle de base mais il reste ouvert à des interprétations raisonnables dans ses diverses composantes pour chaque juge et pour toutes les associations nationales dans le cadre de la FCI. Le pays ''détenteur du standard'' ne jouit dans ce cas d'aucun privilège. Parfois, une interprétation est nécessaire pour des raisons évidentes - lorsque par exemple il est dit dans la traduction allemande que les ''taches doivent être limitées aux membres'', ceci est cynologiquement erroné : les taches commencent par le manteau coloré et non pas par les chaussettes blanches. De véritables changements du contenu d'un standard proposés par un pays de patronage relèvent exclusivement du domaine de la FCI.
La ''décision de tolérance'' du SLAG, considérée comme positive par monsieur Morineau et qui consiste à ne pas exclure, dans l'intérêt du potentiel génétique, les dérogations à la distribution du blanc dans le standard, ceci cependant uniquement pour des chiens comportant moins de blanc, cette décision est plus que contestable. Si l'on part du principe que les marques blanches se présentent dans leur expression génétique comme une distribution Gaussienne, c'est à dire de relativement peu de blanc jusqu'à des marques relativement étendues, alors la description dans le standard donne la moyenne des deux. Cela n'a aucun sens de n'accepter qu'une partie de la distribution du blanc (dans le cas du SLAG ''peu de blanc'') et d'exclure le contraire.
La question se pose ici à nouveau de savoir si la définition arbitraire et étrangère à la réalité de la proportion de blanc n'est apparue en 1980 dans le standard de l'Azawakh que pour augmenter les caractéristiques différentielles par rapport à d'autres lévriers pour aboutir alors à une définition d'une nouvelle race de la FCI, particulièrement par rapport aux Sloughis et à la limitation de couleurs vis-à-vis des Greyhounds.

Il est absurde de vouloir refuser certaines couleurs et marques naturelles comprenant un pourcentage varié de blanc sous le prétexte que celles-ci auraient des conséquences néfastes sur la santé des sujets. Démonstration est faite de la grande variété des couleurs et marques avec souvent un très fort pourcentage de blanc chez des races saines et actives telles que par exemple les chiens de chasse français, les Greyhounds et beaucoup d'autres encore.

Il n'est cynologiquement pas possible de mettre de côté, ni de limiter, les ''couleurs marginales'' sous prétexte qu'elles ne représentent qu'une proportion de moins de 10% de la population des régions d'origine. Il semble qu'il y ait ici une méconnaissance considérable de la transmission héréditaire : ces couleurs et marques minoritaires se transmettent le plus souvent de façon récessive et apparaîtront par conséquent régulièrement, non seulement dans les pays d'origine, mais également au sein de portées en Europe et aux USA. Ou alors c'est qu'elles sont les victimes d'une sélection de couleur juste après la naissance, ce qui va à l'encontre des lois en vigueur en Allemagne. Si l'on attribue l'apparition du ''lila'' à un croisement, c'est que l'on possède une connaissance incomplète de la définition et de la transmission des couleurs.
Ici l'on rencontre uniquement ce qui se produit très souvent dans la population de ''couleurs normales'', et ce aussi en France et qui consiste en l'apparition d'extrémités noires des poils ou un mélange de la robe rouge et de poils noirs parsemés. Dans la variété ''lila'', les extrémités noires des poils sont remplacées par le gène bleu récessif, ce qui peut être observé fréquemment chez les Azawakhs de la zone sahélienne. Et malgré la gêne que cela peut procurer à Monsieur Morineau, il faut préciser ceci : On trouve des ergots postérieurs développés ici et là dans toutes les races de chiens du monde. De nombreux standards exigent seulement que les ergots postérieurs soient coupés. Dans l'Ouest de la France et en Espagne (Pyrénées) par contre on élève des races, qui selon le standard, doivent avoir des ergots postérieurs. Le fait de considérer l'apparition d'ergots postérieurs comme le résultat d'une ''batardisation'' démontre une fois de plus la méconnaissance des réalités anatomiques et cynologiques et donne la preuve qu'ici aussi un conte de bonne fame si souvent entendu n'a pas été corrigé par des recherches appropriées.
Bien entendu, le présent standard de l'Azawakh est valide et cette validité ne doit pas être remise en question par les propos tenus ci-dessus. Il doit cependant être mis en garde contre une interprétation destructive pouvant nuire à la race. On doit également sérieusement réfléchir sur le fait que le standard actuel présente quelques différences arbitraires par rapport à la population d'origine.

 

 


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Dernière modification 20 Juin, 2009 12:30